Chasse au boeuf
Bonjour à tous,
Cela fait quelque temps que je n’ai pas écrit de message, mais avant de revenir sur ce qui s’est passé avant, un petit récit au sujet d'une traque d'hier et d'aujourd'hui, qui illustre les difficultés de Waldfrieden. Comme j'en avais déjà fait part, il n’y a pas de clôture interne dans la ferme, ou, du moins, elles sont inefficaces car sont cassées ou ont été coupées par les braconniers pour en faire des collets pour attraper les bovins ou du gibier. Le résultat est donc le même et les vaches peuvent se promener partout sur la ferme.
L’école ayant repris lundi, Véronique a besoin de viande pour nourrir ses chères têtes blondes (en fait, pas si blondes que cela ici…). Hier, je suis donc allé avec les ouvriers avec une voiture et le tracteur pour essayer de localiser le troupeau. Aucun animal au premier point d’eau, aucun près d’un autre. Il faut donc parcourir les chemins à la recherche d’animaux ou de traces nous y conduisant. Rien pendant longtemps, le chauffeur du tracteur décide de prendre un chemin qui n’a pas été utilisé depuis longtemps, en plein milieu du bush. Nous montons tous dans la remorque, laissant le bakkie là. Ce chemin existait peut-être il y a 10 ans, mais je n’en suis même pas sûr, tellement les buissons sont partout… Lorsque l’on trouve enfin un petit groupe, aucun bœuf en âge d’être abattu n’en fait parti. Puis, on retourne à pied à la voiture en y donnant rendez-vous au tracteur, pour chercher des traces et peut-être d’autres animaux. Rien, juste des traces déjà anciennes.
En attendant, on regarde le nombre impressionnant de milans noirs, ces oiseaux de proies vraiment majestueux, avec leur vol de cerf-volant (d’où leur nom de black kite en anglais…) qui sont surement plus d’une centaine depuis quelques jours sur la ferme. Ils créent un sentiment de psychose chez les tourterelles qui n’osent même plus s’envoler des arbres à notre approche ! Mais nous sommes appelés pour aider le tracteur qui a une crevaison. Fort heureusement, sur un chemin, ce qui permet à la voiture de l’atteindre… Et ce n’est que sur le chemin du retour que l’on repère, enfin, le troupeau, sous la ligne électrique. Trop tard, puisque le tracteur n’est plus opérationnel, et le risque de crevaison, en transportant le bœuf dans le vieux pick-up, est trop important. Ce qui nous obligerait à rentrer à pied et à laisser la bête morte à près de 10 kilomètres de la mission… Fin de la 1ère manche, bredouille.
Quelques uns des tres nombreux milans noirs en vol La 2ème manche s’est jouée ce matin, elle a mal commencée avec beaucoup de pluies et la batterie de la voiture à plat. En fait, sentiment partagé concernant cette pluie bienfaitrice mais désagréable pour la chasse… Je pensais donc remettre cette recherche de viande, mais la pluie s’est finalement arrêtée et les ouvriers étaient prêts à partir. Nous sommes donc allés d’abord au tracteur pour remettre la roue, puis après avoir tiré le tracteur avec la voiture pour le faire démarrer (le tracteur a aussi une batterie qui ne fonctionne pas…), nous avons repris notre recherche. Toujours infructueuse. Nous avons, après avoir décidé de rentrer à la mission, enfin découvert un nombre important d’empreintes de pattes. Nous les avons donc suivies, elles menaient prêt des montagnes. Mais, après avoir parcouru la zone à pied, qu’un petit groupe sans bœuf… Finalement, le tracteur a enfin repéré le troupeau, mais il a fuit à son approche. Nous sommes donc appelés et après avoir tenté de les retrouver le long des chemins, nous montons tous dans la remorque du tracteur pour faire du off path. Lorsque nous trouvons enfin un petit troupeau, nous voyons avec satisfaction un bœuf assez gros pour l’abattage. Et il faut le tirer directement du tracteur pour ne pas qu’il s’enfuit… La pression est forte, car il ne faut pas le rater, après le temps qu’on a mis à le trouver, d’autant qu’il y a un de nos plus beaux taureaux juste derrière… Mais, heureusement, le bovin est au tapis, après plus de quatre heures de traque. Désolé pour la photo finale, c’est la seule que j’ai…
Mais la mort de l’animal ne signifie pas la fin de l’histoire car il faut ensuite charger l’animal de 315 kg de carcasse, dans la remorque. Et nous ne sommes pas de trop de cinq pour y parvenir. Nous pouvons finalement arriver sans encombre à la mission à 14h pour pouvoir dépecer l’animal et le débiter en quartiers. Véronique va pouvoir respecter son menu, fin de la 2ème manche.
J’ai aussi vu que les taureaux, qui se battaient tout le temps lorsqu’ils étaient dans le kraal près de la mission, vivent leur vie chacun de son côté sur la ferme. Chaque taureau étant entouré de son harem.
Pour conclure, c’est tout de même plus simple lorsque les bovins sont parqués dans un kraal. Car dans un cas comme aujourd’hui, on ne peut pas choisir l’animal que l’on veut, et on n’est même pas sûr d’en trouver… D’autant que l’on attrape des tiques, en se promenant dans les hautes herbes. En écrivant cette histoire, j’ai retiré une tique qui se promenait sur ma jambe, fort heureusement avant qu’elle n’enfonce son rostre, car c’est l’espèce avec les pattes rayées, celle qui transmet la tick fever. Et après, vous connaissez tous cette désagréable sensation de toujours avoir l’impression que quelque chose se promène sur soi.
Je voulais prendre en photo la tique sans mon doigt, mais impossible de la faire s'arrêter et d'avoir une photo nette... Vous pouvez remarquer les stries jaunes et noirs sur les pattes, caractéristiques de cette espèce de tique. Je sais, la manucure laisse à désirer!
Sur ce, bonne soirée et à bientôt.