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Les tribulations d'un normand en Namibie
23 octobre 2011

Vacances en famille 1st part

Bonjour à tous,

Tout d’abord, avant de commencer à parler des vacances, je veux vous faire part d’un chiffre : 39. C’est le nombre de degrés Celsius que l’on a eu cette semaine. A l’ombre… Oui, il fait très chaud et il serait temps que la pluie arrive ! Mais, comme cette année est une année très spéciale en terme de météorologie, deux jours après, il a fait très froid le matin et certains maïs ont souffert des « brûlures » dues au froid (même si la température monte tout de même allégrement au dessus des 30°C l’après-midi…).

Après ces tergiversations sur la pluie et le beau temps, que vous savez très importante pour les agriculteurs, je vais vous faire part de belles vacances que j’ai eu la chance de passer en famille. Si vous le lisez au travail, vous allez risquer de vous faire surprendre par vos supérieurs, car c’est assez long…

Mi-septembre, j’ai eu le plaisir d’accueillir en Namibie mes parents ainsi qu’Oncle Philippe et Tante Marie-Noëlle. Un beau voyage en Namibie et au Botswana est au programme.

Nous partons de Windhoek avec un beau 4x4 de location, directions les dunes de sables de Sossusvlei, via un charmant endroit perdu au milieu de nulle part, enclavé au milieu des montagnes, appelé Barc Han Dune Retreat. Mais avant, nous traversons une petite chaîne de montagne et avons à gravir un col. Le paysage est magnifique, la vue grandiose.

DSCN0061_Col_montagnard  panorama_Col_du_SpreetshoogteSpreetshoogte Pass

Arrivés à Barc Han Dune, nous sommes accueillis très chaleureusement et pouvons caresser de charmants suricates dont l’un, vautré, faisait immédiatement penser à Timon. Mais où peut bien être son copain Pumba… ?

DSCN0071_Suricates

Nous allons ensuite faire un Farm Drive, avec notre hôte, pour aller voir ses animaux. Ici, ils n’ont pas de bétail mais des springboks, des zèbres et surtout un beau troupeau d’oryx. Comme les pluies ont été particulièrement importantes cette année, l’herbe est grande et grasse. Les oryx ont donc pu avoir un très bon taux de reproduction et de nombreux jeunes ont agrandi le troupeau.

DSCN0076_Farm_drive  DSCN0087_Oryx  DSCN0082_Oryx

De retour au lodge, nous pouvons admirer un beau contraste de couleurs sur les montagnes alentours pour le coucher du soleil.

DSCN0093_Barc_Han_Dune

Le lendemain, tôt, nous partons pour Sossusvlei découvrir ces fameuses dunes de sable rouge. Un vrai désert, presque sans végétation avec les dunes les plus hautes du monde. Nous passons par Solitaire la bien nommée, mais ne nous arrêtons pas, car la route est encore longue… Arrivés à Sesriem, c’est le début du parc et il faut prendre un permis. Après la mauvaise piste, les 60 km dans le parc sont goudronnés… Nous arrivons à un parking où l’on peut prendre une navette. Après, la route est très sablonneuse et réservée aux 4x4. J’ai bien l’intention de tester la voiture avant le Botswana. Première expérience de conduite en 4 roues motrices et sur sable très épais et mou. Presque ensablé, je me réjouis de l’option Low Range qui donne tant de puissance à ces véhicules et permet de sortir de l’ornière sans avoir à creuser… On arrive au parking de Deadvlei, cette cuvette si connue, avec ses arbres morts, qui ont été noyés il y a déjà un temps certain. La cuvette est grande, plate et entourée de hautes dunes, certaines hautes de 300 mètres. On peut escalader les dunes, mais, dès que le soleil est haut dans le ciel, la chaleur devient écrasante et le sable brûlant. Plus question alors de marcher pied nu dans le sable au risque de se brûler la plante des pieds…

DSCN2301_Sur_les_dunes_de_Sossusvlei  DSCN0110_Dead_vlei__Sossusvlei   DSCN0113_Dead_vlei

panorama_Sossusvlei

On repart, et je profite du chemin du retour, encore ces 4 kilomètres de sable mou, pour prendre mes marques. Cela passe sans problème et je suis rassuré pour les difficultés à venir… On met le cap plein est, direction le Botswana. Mais, comme les distances sont énormes, on s’arrête à mi-chemin dans un très beau camping, tranquille au milieu du Kalahari namibien. Ce n’est pas encore le désert, seulement un semi-désert, sur les dunes. La route est en forme de montagnes russes, les dunes étant perpendiculaires à la route. On grimpe les dunes par la face facile et on descend par l’à-pic. Après Kalahari Anib Lodge et son camping, nous atteignons le Botswana. Maintenant, nous entrons le Kalahari botswanais, qui n’est pas très différent du namibien pour le moment, à la différence de l’herbe qui est sur-pâturée de ce côté de la frontière. Nous arrivons à Ghanzi, une petite ville, capitale de l’élevage bovin régional. Nous y arrivons juste après la fermeture des banques et ne pouvons changer d’argent en monnaie locale. Impossible, même, de retirer d’argent, aucun distributeur de la ville n’acceptant les MasterCard… Et personne n’a de Visa dans le groupe… Nous ne pouvons donc pas faire de courses et allons jusqu’au Lodge où nous devons passer deux jours. Après la route goudronnée, nous prenons une route ou plutôt une piste sablonneuse. Cette piste, indiquée sur les cartes comme une route réservée aux véhicules 4x4, mène au Central Kalahari Game Reserve, un très grand parc botswanais et très sauvage. Je suis donc très surpris quand on découvre que cette piste traverse les fermes et il faut très régulièrement s’arrêter pour ouvrir les quelques 17 barrières de ferme jalonnant ces 60 km de piste menant au Lodge. Nous arrivons de nuit et avons le plaisir de déjà voir quelques animaux, dont des gnous, quelques zèbres ainsi qu’un magnifique koudou s’abreuvant au point d’eau du Lodge.
Notre guide du lendemain nous montre le camping, à quelques kilomètres du lodge. C’est un camping perdu au milieu de nulle part, sans électricité ni eau chaude. Très rustique, mais tellement beau. L’eau froide n’est de toute façon pas un problème avec la chaleur étouffante de la journée et l’eau du réservoir est encore tiède après cette journée torride…

Le lendemain, notre guide vient nous chercher pour une marche culturelle avec les San, ces chasseurs-cueilleurs qui ont été les premiers habitants d’Afrique Australe. Ils ont un savoir assez fascinant sur le Kalahari et connaissent toutes les plantes et leurs propriétés médicinales, nutritive ou tout autre propriété pouvant servir à la survie dans ce milieu difficile dont l’abus des ressources conduit inexorablement à leur diminution voire à leur disparition.

DSCN0206_le_groupe_San
Tout un groupe familial est venu avec nous, des enfants accrochés au dos de leur mère au patriarche, en passant par les jeunes. Beaucoup de garçons en âge d’être scolarisé et pas de fille de cette tranche d’âge. Le guide, dans un sourire, me fait part du fait que les filles doivent être plus sérieuses dans leurs études et se sauvent moins de l’école que les garçons…
Ainsi, on nous montre l’arbre qui sert de brosse à dent. Tout le clan arrache une brindille qu’ils mâchouillent, plusieurs autres arbres, se ressemblant beaucoup, ont des propriétés très différentes… Ensuite, le groupe s’arrête et on nous montre une brindille dans un arbuste. Pour n’importe qui cela ne veut rien dire, mais pour un bochiman, cela signifie qu’il y a un tubercule très riche en eau et très nutritif enfoui dans le sol. Mais, pour y avoir accès, il faut creuser un trou profond, avec un digging stick, un bâton résistant et souple coupé sur un arbre précis et redressé à la chaleur du feu, qu’ils utilisent pour creuser.

IMG_1168_d_terrage_du_tubercule

Comme cela prend près d’une demi-heure, deux femmes s’y attèlent, les hommes allument le feu. Il faut créer un échauffement en frottant deux bouts de bois les uns sur les autres. Dès que cela commence à fumer, une brassée d’herbe sèche permet à la flamme d’apparaître et le feu est démarré.

DSCN0157_Allumer_le_feu_  DSCN0159_le_briquet_San

Ils peuvent ainsi faire cuire des grains de café du bush, cueillis sur un arbre, qu’ils font griller sous la cendre. Ils nous font aussi goûter aux haricots maruna, ces sortes de haricots ronds qu’ils récoltent en fin de saison des pluies en les déterrant sous des petites plantes arbustives dont la majorité est souterraine. C’est tellement important pour eux qu’ils vont tous les ans vivre quelques semaines près de l’endroit où poussent ces plantes pérennes pour récolter et stocker des réserves. Ces deux types de graines protéiques sont très bons en plus d’être nutritives.

IMG_1174_Maruna_beans

Ah, le tubercule est maintenant déterré, il faut l’éplucher avant de le savourer. C’est doux et juteux, effectivement très riche en eau.

DSCN0179__pluchage_du_tubercule

Les San laissent des indices lorsqu’ils ont découvert quelque chose d’intéressant dont ils n’ont pas besoin pour le moment. Par exemple, s’ils trouvent un tubercule juste après en avoir déjà dégusté un, ils vont mettre un indice pour repérer l’endroit pour la prochaine fois, par exemple une brassée d’herbe sur le buisson le plus proche.

Ils nous font aussi une démonstration de tir à l’arc (pour les photos…) et nous expliquent que maintenant, depuis qu’ils vivent sur des fermes privées, ils ne peuvent presque plus chasser les grands animaux. La majorité de leurs ressources carnées provient de la trappe. Ils posent des collets pour attraper des lièvres ou autres petits animaux, ils chassent aussi les oiseaux terrestres, comme les pintades.

DSCN0184_d_mo_de_tir___l_arc

Ils fabriquent leur ficelle à partir d’une petite plante grasse très fibreuse. Il faut d’abord retirer toute la partie charnue de la feuille en tapant dessus avec un bâton, avant d’extraire les fibres. Il faut ensuite les assembler en les roulant sur la cuisse selon une technique ancestrale et très efficace, que m’avait déjà montré le père Oswald… Et, pour finir l’initiation, ils nous expliquent que les autruches sont importantes dans leur mode de vie. En effet, comme les mâles émettent un cri spécial lorsqu’ils gardent un nid, il est ainsi aisé de localiser un lieu de ponte. Ensuite, une personne va voir l’autruche qui la poursuit pour la chasser du nid et, pendant ce temps là, une autre personne, cachée, va aller chercher quelques œufs dans le nid en faisant toujours attention à en laisser quelques un, pour conserver la ressource. Ils peuvent ainsi manger l’œuf et utiliser la coquille comme une gourde. Ils ne font que deux petits trous dans la coquille pour en extraire le contenu, et après l’avoir fait nettoyer par les fourmis, ils vont le remplir d’eau à la saison des pluies avant de le boucher avec une herbe aux propriétés antibactériennes, permettant de conserver l’eau plus d’un an. Ils peuvent ainsi enterrer l’œuf dans le sol et l’utiliser en saison sèche. Une cinquantaine d’œufs peuvent ainsi être répartis sur un territoire de chasse et, si une coquille est cassée, rien n’est perdu car ils utilisent les morceaux pour confectionner des bijoux, si caractéristiques de l’art San. C’est ainsi que ce peuple a pu vivre des milliers d’années en parfaite harmonie avec la nature.

IMG_1185_gourde_San

Mais, de nos jours, très peu vivent totalement selon les méthodes ancestrales. Ils essaient, tant faire se peut, de conserver leur culture mais sont largement influencés par la culture mondiale. Ainsi, c’est assez amusant, car une femme habillée de peau de bête laisse dépasser l’étiquette de sa culotte en coton surement made in China. Le patriarche, dans cet environnement dépourvu de minerais de fer, découpe la branche d’arbre, pour réaliser son traditionnel bâton pour creuser, avec un beau canif. Et peut-être que quand les touristes ont le dos tourné, ils allument le feu avec un briquet… Mais peut-on réellement s’étonner de ces changements qui simplifient la vie courante, quand on vient à leur rencontre avec tous nos outils high-tech, tellement superflus, pour découvrir leur mode de vie simple mais naturel ?
Nous avons tout de même la chance de rencontrer un groupe encore hautement attaché à ses traditions, qui vit sur la ferme de Grassland Safari Lodge encore majoritairement selon le mode de vie traditionnel. Dans beaucoup d’endroits beaucoup plus touristiques, ces démonstrations sont uniquement le travail d’acteurs San qui ne vivent plus du tout selon la tradition. C’est un peu comme si on faisait une reconstitution de la vie dans la campagne française au moyen-âge, par des citadins accrochés toute la journée à leur I-phone…

Après la balade culturelle, nous retournons au camping en faisant un game-drive. La chaleur du mois de septembre est accablante et le guide vient nous chercher, l’après-midi, un peu en avance sur l’horaire convenu, pour que l’on puisse se reposer à l’ombre du lodge, devant le point d’eau, pour y admirer les animaux venant s’abreuver. Attention appréciée !

Nous allons ensuite voir les lions que le Lodge héberge dans un programme de sauvegarde des grands fauves de cette région du Kalahari. En effet, les fauves se sauvent du Central Kalahari Game Reserve et mangent le bétail des éleveurs et causant donc un conflit human/wildlife. Le but de ce programme est de trouver des solutions à ces conflits sans avoir à tuer les animaux causant les problèmes. Dans un premier temps, les animaux sont attrapés avant de trouver des solutions plus avantageuses. Un exemple de solution pouvant être développé est de traiter des carcasses de bétail, pour lui donner un mauvais goût et apprendre aux lions à s’en détourner et donc d’arrêter de tuer le bétail. Grâce à ce programme de sauvegarde, nous avons pu voir de magnifiques lions du Kalahari, dont la crinière noire est si caractéristique des mâles de cette région.

DSCN0225_Lion_du_Kalahari  DSCN0221_Lion_du_Kalahari

Le Lodge est aussi partenaire d’un plan de sauvegarde des lycaons, ces chiens sauvages africains, espèce hautement en danger d’extinction et encore trop souvent tuée lors des conflits humains/prédateurs. Le lodge tente de récupérer les jeunes d’une portée dont la mère a été tuée, de les élever et, avec des groupes différents a aussi réussi à avoir de la reproduction en captivité. Le programme permet aussi de relâcher certains de ces animaux dans des endroits où ils ne causent pas de problème. Ainsi, le dernier relâchage a été un succès, car les lycaons avaient déjà tué leur première proie au bout de deux jours… Grâce à ce programme, nous avons eu le plaisir de marcher avec ces animaux sociables, proches du loup dans leur comportement, mais absolument pas agressifs envers les humains.

DSCN0229_Lycaon  DSCN0236_Lycaon

Après Grassland, nous sommes partis vers Maun, la base arrière du Delta de l’Okavango. Ce trajet aura été un peu compliqué par le fait que la voiture consomme beaucoup plus que ce qui avait été annoncé chez le loueur… A plus de 120 km de Maun, la jauge d’essence s’allume. Aïe, big problem… Heureusement, nous avons le jerrican de secours, que l’on vide dans le réservoir et on roule lentement pour limiter la consommation. La seule pompe à essence du coin est à sec… Nous arrivons finalement à rejoindre la ville, après que la jauge se soit rallumée à 60 km de l’arrivée. Pour constater que la jauge s’allume quand il reste encore plus de 35 litres dans le réservoir.

A Maun, nous avons rendez-vous avec un pilote français, pour survoler le Delta de l’Okavango. Programme très alléchant, mais il faut d’abord le trouver, car on n’a ni l’adresse, ni le nom de la compagnie… Heureusement, la ville est petite et tous les pilotes se connaissent. L’un d’eux nous indique l’endroit et on peut survoler cette partie si belle de l’Afrique en fin de journée, lorsqu’il fait moins chaud et que les animaux sortent de leurs abris. Beaucoup de zones sont encore inondées, et on voit beaucoup d’éléphants, des antilopes, un hippopotame dans sa piscine, ainsi qu’un énorme troupeau de buffles, sans compter tous les oiseaux… C’est impressionnant et beau à la fois. Beaucoup de pistes finissent dans l’eau, malgré le fait que ce soit la fin de la saison sèche. Il faudra donc faire bien attention lorsque l’on sera en voiture, le lendemain. Nous avons aussi la chance d’avoir un coucher de soleil vu d’avion, dans ce cadre si grandiose qu’est le parc de Moremi.
Le vol ne dure qu’une heure, je pensais au début que ce n’était pas beaucoup, mais c’est suffisant pour voir beaucoup de choses et le bruit de l’avion ainsi que la chaleur du cockpit font que l’on est content d’atterrir…
Mais, en deux jours, le semaine dernière, il y a eu deux crashs d’avion de tourisme par des compagnies basées à Maun. Et dans les deux cas, des touristes français étaient à bord…

DSCN0245_Le_cessna  DSCN0262_Moremi_vu_du_ciel  DSCN0277_coucher_de_soleil_a_rien

Le soir, nous allons camper à Audi Camp, un camping peuplé mais propre. C’est l’occasion de pouvoir recharger les batteries avant le parc de Moremi, où nous devrons être totalement indépendants. D’ailleurs, si on a un problème de voiture, l’assurance ne nous couvrira ni dans le parc de Moremi ni dans celui de Chobe, et l’assistance ne viendra pas nous dépanner. De toute façon, on n’a pas de téléphone portable botswanais…

Donc, en ce samedi matin, nous voila fin prêts, avec le plein d’essence et deux jerricans. Oui, on n’est jamais trop prudent et dans ces cas là, il vaut mieux avoir trop que pas assez. Sinon, il faut réussir à se faire tracter par un éléphant, nombreux dans cette région de l’Afrique, mais ce n’est pas gagné d’avance…

DSCN0304__l_phant

A l’entrée du parc, les rangers nous expliquent les conditions de circulation, difficiles car beaucoup de pistes sont encore inondées et les plus belles routes ne sont pas accessibles, les voitures devant faire des détours loin des points d’eau, donc loin des animaux. Ce jour là, nous allons à Third Bridge, le camping que l’on a réservé pour la nuit. Seulement 50 km séparent ce 3ème pont de l’entrée du parc, mais il faut compter beaucoup de temps, car la route est difficile et il faut très souvent s’arrêter pour regarder les animaux ou laisser passer un troupeau d’éléphants. La conduite sur pistes de sable ralentit aussi considérablement. Nous pique-niquons près d’un très joli point d’eau où l’on prend même le risque de sortir de la voiture (on a bien regardé, il n’y avait ni lion ni croco…).

DSCN2609_pause_d_jeuner_Moremi__O  DSCN2608_Pause_d_jeuner_Moremi__avec_les_parents  DSCN0315_Xini_Lagoon

Ensuite, nous traversons le premier pont, un pont de bois que l’on voit à peine dépasser de l’eau et que l’on espère assez solide pour supporter le poids de la voiture, chargée à bloc. Ensuite, le deuxième pont étant en réparation (a-t-il cédé sous le poids d’un touriste malchanceux… ?), on doit faire un détour pour contourner la rivière. De très nombreuses antilopes sont sur le bord de la route, regardant avec curiosité ces humains enfermés dans cette boîte métallique.

DSCN0345_First_bridge  IMG_1292_troupeau_d_impalas

Régulièrement, la piste est très sablonneuse et il faut passer en 4x4 pour repartir. Ah, ici il y a un troupeau d’éléphants qui traverse la route et il y a des petits dans le groupe. La matriarche se met en position de défense, remue les oreilles, lève la trompe et tape du pied. Malheur à l’imprudent qui continuerait dans sa direction, son voyage pourrait s’arrêter là…

Nous arrivons finalement au camping sans problème et nous découvrons un lieu sauvage et magnifique. Notre emplacement est situé à l’ombre d’un énorme arbre à saucisses (Kigelia africana), près d’un point d’eau que l’on devine plus qu’on ne voit, dû aux joncs nombreux créant une palissade. Le confort est rustique, mais suffisant… Le camping est situé près du 3ème pont, d’où son nom de Third Bridge Campsite. Nous allons y faire un tour mais les rangers nous disent que c’est dangereux, car il peut y avoir des crocodiles ou des lions cachés derrière les buissons.

DSCN2800_Le_3_me_pont  DSCN2794_Campement_Third_Bridge__arbre___saucisses

Nous retournons donc au camping et Papa allume un feu pour le barbecue en se servant d’un tas de feuilles sèches pour le faire démarrer. Quelle n’a pas été sa surprise quand il a vu un scorpion sortir du tas de feuille. Un Uroplectes vittatus qui, d’après la littérature, est souvent responsable de piqûres quand les personnes ramassent du bois… Mais, même si la piqûre est douloureuse et que le venin est puissant, la vie humaine n’est normalement pas menacée par ce type de scorpion.

DSCN0381_Uroplectes_vittatus

Nous faisons cuire la viande et laissons un feu allumé pour la nuit, pour éviter que les animaux sauvages ne viennent trop près de nos tentes. Au lever du jour, nous sommes réveillés par le cri matinal des hippopotames.

Un guide avec qui je discute un peu plus tard me dit qu’un beau lion a traversé le camp pendant la nuit. Il l’a vu quand il buvait un thé le soir et la lampe torche dans les yeux l’a éloigné. Il est ensuite venu dans la direction de notre campement. Mais, comme nous étions déjà couchés, nous ne l’avons pas vu…

Ensuite, nous allons vers le camping de North Gate. Nous traversons le 4ème pont, qui est tout neuf, et on voit notre premier crocodile du voyage.

DSCN0384_Crocodile___Fourth_Bridge  IMG_1375_Le_4_me_pont

Mais, nous devons encore une fois éviter la route intéressante, qui est inondée. Nous prenons une route très sablonneuse intitulée la dry road, dans les forêts de mopanes.

DSCN0382

Nous arrivons pour le déjeuner au camping et en profitons pour aller sur le pont de la rivière Khwai. L’ancien pont est effondrée (non, ce n’est pas celui de la guerre de 40…) et un beau pont tout neuf s’offre aux automobilistes et aux hordes de babouins, qui viennent profiter de ce paradis alimentaire qu’est la poubelle du touriste.

IMG_1387_le_pont_de_la_rivi_re_Khwai  

Lorsque la chaleur commence à diminuer, nous allons voir un point d’eau appelé Dombo Hippo Pools, surmonté d’un promontoire pour pouvoir observer plus facilement ce paradis pour hippopotames. Et, effectivement, beaucoup d’hippos sont dans cette piscine, d’autres sont sur la berge. Beaucoup d’oiseaux sont aussi de la partie.

DSCN0402_Dombo_Hippo_Pools__hippo_sur_la_berge  DSCN0396_Dombo_Hippo_Pools

Lorsque nous repartons, de nombreuses antilopes sont de chaque côté de la route et on a même la chance de voir des lionnes près d’une carcasse de giraffe. Avec deux hooded vultures (Necrosyrtes monachus) aussi à la fête, attirés par l’odeur fétide de la charogne.

DSCN0411_Lionne___Moremi  DSCN0409_Hooded_vulture 
De nombreux Red Lechwe, ces antilopes communes près des points d’eau, sont maintenant dans les prairies près de l’eau, la chaleur devenant plus supportable.

DSCN0407_Red_Lechwe

Le soir, dans ce camping sauvage au milieu de la nature, les animaux rodent autour des emplacements. Malheureusement, on ne voit pas de hyènes, surement parce que l’on ne fait pas de barbecue… Mais, à 4h du matin, tout le monde est réveillé par des craquements d’arbre. Tout un groupe d’éléphant a décidé de manger les arbres autour de notre emplacement. Et on se demande toujours si la tente n’est pas sur leur passage… Mais non, tout est encore en place au petit matin, même s’ils ne sont vraiment pas passés loin. Autour de la tente, il y a aussi beaucoup d’empreintes différentes, allant de la petite antilope à l’hyène, en passant par le chacal. D’ailleurs, les antilopes (des impalas) sont encore dans le camping, près des toilettes. C’est ainsi difficile de passer une bonne nuit reposante, car il y a tout le temps des animaux qui frôlent la tente, et on ne sait pas quel type… !

Maintenant, on sait reconnaître lorsqu’il y a des éléphants vivat dans une forêt, car beaucoup d’arbres sont cassés et grignotés, d’autres ont l’écorce arrachée. Dans tous les cas, la strate arbustive a souffert du passage des pachydermes…

IMG_1439_d_g_t_d__l_phant_sur_les_arbres

Le matin, nous allons faire un game drive à l’est du camping, mais l’on ne voit pas grand-chose, nous sommes surement partis un peu tard. A certains endroits, la piste est inondée et il faut sortir de la voiture pour vérifier que la route est encore praticable. Le risque, sinon, est de rester embourbé au milieu de nulle part… Mais, la voiture passe sans problème et l’on peut revenir tranquillement au camping.

DSCN0339_Tsessebe
Pendant la journée, il y a très peu de monde dans le camping, et c’est le royaume des singes. Les petits Vervet Monkeys viennent d’abord. Ils recherchent la nourriture oubliée par les touristes ou une poubelle mal fermée. Ensuite, les babouins traversent le pont et arrivent dans le camping. Beaucoup plus grands et agressifs que les autres singes, ils ont tôt fait de les faire fuir.

DSCN0426_Vervet_monkey_devant_le_pont_de_la_rivi_re_KhwaiVervet monkeys in front of Khwai river bridge

Le soir, les éléphants viennent se baigner dans la rivière et le pont est le parfait endroit pour les observer. Mais, aucun crocodile en vu… Ce bord de rivière est aussi un paradis pour ornithologue, toute sorte d’oiseaux venant dans le camping ou se laisse relativement approcher le long de l’eau.

IMG_1389_Les__l_phants_et_l_ancien_pont_de_la_rivi_re_Khwai  DSCN0390_rivi_re_Khwai

Le soir, sur le conseil des rangers, nous laissons une lampe allumée au milieu du campement, pour éloigner les animaux, et c’est vrai que les éléphants ne sont pas venus aussi près que la veille… Mais l’on est réveillé bien avant l’aube, car nous devons être partis à 6h du matin, pour la grande traversée qui doit nous conduire le soir à Chobe.

Mais c’est là que s’arrête la première partie de ce récit…

 

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