Week-end pascal
Le week-end pascal est ici un très long week-end. En effet, le Vendredi Saint (Good Friday) est férié tout comme le lundi de Pâques (Easter Monday). Pour l’occasion, Emilie, qui est volontaire à Oshikuku, est venue nous rendre visite à Waldfrieden. Et Jonathan, un jeune français faisant une thèse sur le peuple Damara, est aussi venu nous voir. Il avait eu nos coordonnées par Jean-François, qu’il avait rencontré à un dîner à Windhoek. Marlène, la coloc d’Emilie et aussi volontaire DCC à Oshikuku, n’a malheureusement pas pu venir… Dommage pour elle, car nous avons passé un excellent week-end !
Emilie est arrivée le vendredi matin, elle devait se faire conduire en Toyota Corolla jusqu’à la ferme. Et, comme il a beaucoup plu ses derniers jours, la rivière qui a englouti celle de la mission coulait abondamment et il n’était pas question de la traverser avec ce type de voiture. Véro est donc allée la chercher à Omaruru pendant que je me promenais sur la ferme avec Jonathan.
Nous sommes ensuite tous allés admirer la rivière Omaruru, derrière les locations, que l’on n’avait pas vu avec autant d’eau depuis longtemps.
Emilie a voulu authentifier que Véro et moi étions volontaires à Waldfrieden… Et je suis, en plus, en vêtements de travail. On m’a dit que cela ressemblait à une tenue de bagnard…
Dans l’après-midi, nous avons décidé, pour le lendemain matin, d’aller dans le Spitzkoppe, petit groupe de montagnes volcaniques granitiques. Situé à environ deux heures de route d’Omaruru, vers Swakopmund, nous y sommes arrivés en fin de matinée. Cet endroit est normalement dans une zone à faible précipitations, et il est donc rare de voir autant de végétation autour. La couleur dorée n’est pas dû au fait que tout est sec, c’est simplement la couleur de l’inflorescence.
Nous avons pu pique-niquer dans un cadre magnifique. Avant d’aller nous balader sur des sommets très érodés. Emilie a voulu poser sur un gros boulder, puis nous avons pu admirer la fameuse arche du Spitzkoppe. D’après certaines, cela ressemble à une limace amoureuse d’un escargot…
Sur le panorama, vous pouvez comprendre le nom de ces petites montagnes, il vient de l’afrikaans (Spits : pointue, koppie : montagne, ce nom signifie donc la montagne pointue), comme vous pouvez le voir avec ce sommet pointu culminant à 700 mètres au-dessus de la plaine et 1728 mètres au-dessus de la mer.
Ci-dessous quelques photos de ce très bel endroit :
Nous y avons retrouvé un criquet en armure (armoured cricket) en position de ponte… ou de défense. Et vu qu’ils pondent dans la terre, pas sur le granit, c’était donc qu’on lui faisait peur…
Puis, nous sommes allés faire une visite guidée par un Damara, de la communauté gérant ce site. L’endroit s’appelle Bushman paradise, en référence à un ensemble de peintures rupestres, dans une cavité, formant un abri naturel. L’endroit se rejoint à travers une petite ascension sur du granite érodé, guidé par une chaîne aidant le grimpeur.
Au sommet, on tombe sur une sorte de petit jardin naturel verdoyant, en plein milieu de la montagne. Le paradis des San, d’après la pub… L’intérêt du site, à mon avis, ne réside pas dans les peintures rupestres, nombreuses mais très mal conservées. Il est plutôt dans la beauté sauvage et isolée du lieu. Entouré d’à-pic, on se sent seuls au monde dans cet écrin de verdure.
Lorsque l’on s’élève encore un peu, on a une merveilleuse vue sur une gorge verdoyante, qui sinue à travers la montagne. On y trouve de nombreuses plantes dont se servent les bushmen. Les arbres à carquois (Aloe dichotoma), dont le nom même explique l’utilisation qu’en faisaient les San, et une plante dont la sève laiteuse est un poison violent que les San utilisaient pour enduire leurs flèches et que seuls les rhinocéros noirs peuvent manger sans mourir.
On a eu vu les très belles couleurs des montagnes Erongo, lorsque le jour décline. Derrière ces montagnes, Omaruru se cache.
Puis, nous sommes arrivés au campement pour les dernières lumières du jour.
Après que la nuit soit tombée, nous avons monté les tentes et allumé le feu pour le barbecue. C’est alors que quelqu’un est arrivé dans la nuit noire, attiré par la lumière de notre campement. Et le hasard (certains diront la providence) a fait qu’Olivier, un français travaillant à Walvis Bay, est tombé directement sur un groupe de français. Pourtant les français sont peu nombreux dans ce vaste pays qu’est la Namibie… Et c’est ainsi qu’on a passé la soirée à 5 français. D’ailleurs, pour ceux qui sont allés faire un tour sur le blog d’Emilie, vous pouvez constater que les filles ont les chaises de camping !
Les ciels nocturnes de Namibie sont vraiment magnifiques, l’absence de lumières parasites permet d’apprécier un spectacle étoilé incroyable. Et nous avons passé la nuit à la belle étoile, le double toit de la tente n’ayant pas été installé. Nous avons d’ailleurs eu beaucoup de chance car, dans le même temps à Waldfrieden, le magnifique ciel étoilé est devenu pluvieux en quinze minutes…
Au petit matin, à six heures, je me suis levé pour aller admirer le lever du soleil d’un point élevé de la montagne.
Le brouillard recouvrait toute la plaine alentour, une fine couche de brouillard étendait son manteau laineux autour du Klein Spitzkoppe, la petite montagne en face de laquelle nous nous trouvions (klein pour petit en afrikaans), en opposition au Groot Spitzkoppe où nous nous trouvions (groot grand). Tout le monde dormait encore, sauf Olivier qui était aussi déjà levé.
J’ai donc gravi la montagne érodée, dans la rosée, pour avoir une vue magnifique sur la plaine alentour.
Le campement était tout petit, de là-haut, et dès que le soleil a commencé à se lever, il est venu lécher le brouillard, qui n’a pas résisté longtemps à ses assauts.
Lever de soleil sur le klein Spitzkoppe
En descendant de la montagne, j’ai découvert, derrière un rocher, un magnifique arbre à carquois. Ses feuilles ressemblaient à un groupe d’hélices dans le ciel.
Les damans du Cap (Procavia capensis), nombreux dans ces montagnes, se sont aussi laissé surprendre au petit matin, se demandant surement quel est ce bipède se promenant sur leur territoire.
Puis nous avons laissé Jonathan et Olivier reprendre le cours de leurs activités respectives et nous sommes allés à Epako avec Emilie et Véro. Le lendemain, Emilie est repartie à Oshikuku, après avoir apprécié les très bons plats d’Epako (cf. son blog…), et Véro est partie en vacances. Je suis donc retourné tout seul à Waldfrieden…
Mais, c’est bientôt mon tour de prendre des vacances, puisque je rentre deux semaines en France, mi-mai !
Donc, à bientôt par Internet ou de visu en France, même si le temps là-bas va passer très vite.