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Les tribulations d'un normand en Namibie
16 juillet 2011

Une semaine à la ferme

Bonjour à tous,

 

Comme je parle souvent de ce que je fais en dehors du travail, les week-ends, les visites and so on, j’ai donc décidé de parler de ce qui a été fait sur la ferme cette semaine.

 

Le 14 juillet aura été un jour comme un autre… Au travail ! Nous n’avons même pas pu aller à la garden party au FNCC (le centre culturel franco-namibien) organisé par l’ambassade de France. En effet, nous n’y avons pas été conviés, car restrictions budgétaires obligent, c’était cette année une cérémonie très sélective et seuls les officiels y étaient invités… Adieu e buffet de l’ambassadeur et la rencontre des français de Namibie.

 

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos bovins. Cette année, comme vous le savez, a été très pluvieuse et les points d’eau ont été bien approvisionnés. Il va maintenant falloir que l’on ramène tout le troupeau dans la petite partie de la ferme, du côté de la mission, où l’on peut les manipuler, pour les vacciner et changer les bagues aux oreilles (qui sont maintenant électroniques pour avoir un système de traçabilité), etc. Je suis donc allé tous les jours voir les bovins aux points d’eau, pour faire l’appel. En même temps, je vérifie s’il n’y a pas de problèmes.

DSCN9177

 Le réservoir «naturel » principal, appelé ici le Pan, était presque vide. Il faut donc maintenant pomper l’eau de la ferme jusqu’à un abreuvoir situé entre 2 et 3 km de la mission. L’année dernière, il fallait réparer le tuyau presque chaque jour à cause de fuites, ce qui était fatigant, qui coûtait une fortune en eau gaspillée et posait des problèmes pour les bovins. Nous avons donc décidé de prendre le taureau par les cornes et avons changé un tronçon d’un peu moins de 100 mètres de long. Mais, pour éviter les mêmes problèmes que par le passé, nous avons décidé de l’enterrer plus profond, afin d’éviter que les phacochères et autres porc-épic ne percent le tuyau pour avoir accès à ce précieux liquide. Cela a donc été un travail assez fatigant, de creuser une tranchée de 30 cm de profondeur dans un terrain caillouteux. Pelle, pioche et barre-à-mine ainsi que beaucoup d’huile de coude et un certain mal de dos le lendemain matin…

DSCN9199  DSCN9200 

DSCN9217Les oiseaux viennent boire à l'ancian tuyau

DSCN9218La tranchée est prete

 

Une fois que la jonction a été faite, le débit à l’abreuvoir a été amélioré. Et le timing a été parfait car on a fini hier et aujourd’hui tous les bovins sont arrivés à l’abreuvoir, car le Pan  était à sec… Sur le tronçon changé, j’ai compté plus de 40 endroits où le tuyau avait été coupé ou réparé, et plusieurs fuites étaient passée inaperçues, car l’eau s’infiltrait directement, sans poindre à la surface. C’est ainsi que des arbres étaient bien irrigués et poussait bien mieux que leurs congénères à 100 mètres de là…

DSCN9202 DSCN9203 Les réparations...

DSCN9233   DSCN9234  Voila, c'est terminé, pour trouver l'eau, il faut suivre les cailloux... 

Pour que vous ayez une idée de ce qu’est réellement le Pan, voici un aperçu de photos prises de la digue au cours de la saison des pluies et ensuite. C’est là que l’on se rend compte de sa taille !

Sur la première photo, on voit la digue et on voit le niveau maximal atteint par l’eau (avec la ligne d'absence de végétation). Le dénivelé est d’environ 2 mètres…

 

DSCN9197

 

2010-27-11 DSCN7685 The Pan  2011-01-08 DSCN8104  2011-01-30 DSCN8271 Waldfrieden Pan à son niveau maximal  2011-02-27 DSCN8401  2011-06-03 DSCN8881  2011-07-11 DSCN9193  2011-07-13 DSCN9231   2011-07-14 DSCN9238 

 

Depuis quelques semaines, mes ouvriers me disent que les chacals tuent des moutons, mais lorsque je veux voir la dépouille, elle a en général disparu, et ne reste que quelques restes d’intestins… Ce qui m’énerve au plus haut point, car les chacals ne s’attaquent généralement pas aux animaux adultes. Cette semaine, mon chevrier me dit qu’un chacal a encore sévi. On y va tout de suite et, cette fois, ils ont mis les restes dans un arbre, pour être sûr que cela ne disparaisse pas. Un chevreau éventré, que je confirme comme étant l’œuvre des chacals, et un mouton adulte. Du très beau travail, il ne reste plus de viande sur la carcasse et l’animal est parfaitement dépiauté. Les chacals ont des couteaux bien affutés, car il n’y a pas une trace de dent dans la peau… Donc, conclusion, soit mes ouvriers sont bien naïfs et croient effectivement que le chacal est derrière tout ça, soit on veut me faire croire des choses. Et je pencherais plutôt pour la deuxième solution. J’essai donc de leur expliquer que c’est avec ces chèvres et ces moutons que je trouve l’argent pour leur payer leur salaire, et que si tout se fait voler, il n’y a plus d’argent. Mais, s’ils sont impliqués dans ces sombres affaires, peut-être touchent-ils plus que leur salaire dans la revente de la viande. Et il est bien difficile de savoir réellement ce qui se passe dans le kraal des chèvres et moutons, car il est situé à un kilomètre et demi de la mission…

DSCN9227Chevreau de un jour

DSCN9220  DSCN9224 Mouton dépecé par un chacal... 

 

Mais, les bovins, eux, se portent plutôt bien. J’espère qu’il n’y a pas trop de braconnage, car il y a tout de même près de 20 bovins manquant à l’appel. La difficulté étant de savoir s’ils ont été volés/tués ou s’ils sont tout simplement sur la ferme, buvant lorsque je ne suis pas là et repartant tout de suite. Car certains animaux, que je cherchais depuis 15 jours, apparaissent de temps à autre. Par exemple, aujourd’hui, 5 vaches que je n’avais pas vues depuis longtemps ruminaient tranquillement au point d’eau. Et chercher 20 vaches sur 50 km², autant chercher une aiguille dans une botte de foin… Cette expression fait une très bonne transition pour mon sujet suivant !

 

Cette semaine, on a aussi rentré les foins. En fait, comme l’on est en saison sèche et que le risque de pluie est quasi nul, on ne rentre pas les foins (il n’y a d’ailleurs pas de bâtiment pouvant faire usage de lieu de stockage), on se contente de les mettre en botte, près du kraal. Cette histoire aurait pu être un très gros problème, mais tout s’est bien terminé… En effet, nous avons réussi à réparer la faucheuse et, comme il y a beaucoup d’herbe sur les chemins de la ferme (qui causent en plus des problèmes avec les graines qui vont dans le radiateur de la voiture et font surchauffer le moteur), j’avais eu l’idée de la faucher pour faire une réserve de foins, pour nourrir les vaches laitières en fin de saison sèche, et ainsi pouvoir faire la jonction jusqu’à la prochaine saison des pluies. Mais voila, rien ne se passe jamais comme on le voudrait. Et les chemins ayant été mal entretenus depuis de nombreuses années, ils ne sont pas nivelés et les cailloux passent souvent dans la faucheuse. Aïe, mauvais pour les couteaux, pensais-je… Mais, lorsque l’on coupe une herbe totalement sèche et que les couteaux frappent les cailloux, on provoque un phénomène bien connu dans beaucoup de sociétés n’utilisant pas de briquet. On provoque une étincelle qui provoque immédiatement du feu au contact du foin. Mais, Dieu merci, mes gars ont été très réactifs et ont tout de suite éteint le début d’incendie. Sinon, pour récupérer quelques centaines de kilo d’herbe, ont en aurait fait brûler beaucoup de tonnes… Et cette année, l’herbe est particulièrement dense, donc les feux sont aussi particulièrement dangereux.

 

Puis, il a fallu ramasser l’herbe fauchée, et cela m’a fait penser au ramassage des foins en France, comme cela pouvait se faire avant l’apparition des presses à ballots. On fait des petits tas, sur le bord du chemin, que l’on ramasse ensuite avec la voiture et qu’on ramène ensuite à la ferme. On a même mis un filet sur le dessus, pour éviter que toute la paille ne s’envole entre le ramassage et le stockage (on a tout de même parcouru près de 7km avec le chargement).

DSCN9235 Ramassage des foins

DSCN9237 La voiture chargée

 

 

Je voulais aussi que vous ayez un aperçu de la largeur de la ferme. Cette photo a été prise sur la route, à l’extrémité de la ferme. Au loin, là où la route rejoint le ciel, si vous regardez bien, vous voyez un panneau blanc sur la gauche. C’est le panneau d’entrée de la mission… Vous devez encore faire 500 mètres pour passer à la ferme suivante !

DSCN9198

 

Samedi dernier, en allant faire mon tour sur la ferme, j’ai voulu améliorer l’ordinaire et faire un repas de fête pour le dimanche. J’ai donc pris le vieux fusil de la ferme, pour ramener des pintades. Elles sont très nombreuses sur la ferme, et les jeunes sont maintenant adultes. La semaine d’avant, j’en ai vu une centaine près du Pan. Ces oiseaux paraissent gros quand ils courent, mais une fois plumés, c’est beaucoup plus petit. Moins de deux kilos, pour deux pintades… Tout le monde a apprécié ma pintade rôtie. Je crois que c’est la première fois que je cuisinais autre chose que des gâteaux à Waldfrieden.

DSCN9181 Pintades casquées   DSCN9183 Pintades casquées  DSCN9185 Pintades casquées

 

Une dédicace spéciale à ma promo de l’ENSAR, ma génisse préférée, le numéro 157…

DSCN9159

 

Voila pour les dernières news de la ferme

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Les tribulations d'un normand en Namibie
  • Ce blog a pour but de garder le contact pendant ces 2 années de coopération en Namibie. La Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) m'envoie, pour le compte de l'archevêché de Windhoek, dans ce beau pays pour manager une ferme.
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