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Les tribulations d'un normand en Namibie
22 janvier 2011

Au travail a Waldfrieden

Hello dears,

Avant que les enfants ne reviennent de vacances, la mission était très calme. C’était tout de même très agréable. Mais, nous avons été très occupés. Je vais donc essayer de vous faire un peu partager ce que je fais ici.

La clôture le long de la route a été refaite il y a quelques semaines, et il était plus que temps de s’occuper de celle le long d’une des frontières de la ferme. Cette clôture a peut-être quarante ans et est dans un très mauvais état, laissant aisément passer les animaux. Nous en avons déjà refait environ la moitié, c’est-à-dire environ 3 kilomètres. Reste l’autre partie, qu’il faut maintenant débroussailler avant de pouvoir commencer à réparer. Mais comment se répare une clôture en Namibie ?

Une fois que le travail long et difficile de coupage de tous les arbres et arbustes gênant le travail est fait, il faut démonter l’ancienne clôture en coupant les fils d’accroche sur les piquets métallique que nous réutilisons. Puis, une fois que la clôture est au sol, il faut séparer les droppers (des petits piquets de bois qui servent de tendeur) des fils de fers de la clôture : 3 lignes de fil de fer et 2 lignes de fil de fer barbelé que nous réutilisons. La nouvelle clôture est tendue sur un piquet de bois dont la base a été bétonnée, retenu par du fil de fer relié à un pieu enfoncé dans le sol. Lorsque les lignes de fil de fer ont été posée, avec un outil appelé, en anglais, wire puller dont la traduction française doit être quelque chose comme tendeur de fil de fer, elle est accrochée à tous les piquets métalliques avec du fil de fer souple. Enfin, il faut accrocher tous les droppers pour avoir une clôture robuste dont les fils sont bien tendus. Les endroits les plus difficiles à clôturer étant les rivières asséchés. En effet, il faut rajouter des lignes de fil car le lit de la rivière est toujours en-dessous du niveau général, et il faut éviter que toute la clôture ne se soulève à cet endroit, rendant la barrière caduque. Il faut aussi que cette partie soit plus robuste que les autres, car, lorsque les rivières coulent, il y a un afflux de toute sorte de branchages et autres, qui risquent de l’abîmer. Les barrières sont donc coûteuses en temps de travail et en argent. Ce qui pose un problème à une structure comme Waldfrieden dont aucun investissement n’a été fait depuis longtemps et dont les finances sont exsangues…

DSCN8149Le piquet sur lesquels sont tendus les fils de fer

DSCN8150La clôture venant d’être refaite

DSCN8152La clôture ayant besoin d’être d’abord nettoyée de ses arbustes

DSCN8155La route est longue et les arbres nombreux…

DSCN8157Clôture de la rivière, non encore refaite

DSCN8161Les clôtures ne sont plus étanches aux animaux, ce qui pose de nombreux problèmes sur la ferme…

De plus, dans le jardin, les ouvriers ont l’habitude de planter des tomates, mais ne les taillent ni ne les tuteurent. Les pieds de tomates étaient avec des fruits déjà presque mûrs lorsqu’ils m’ont demandé ce que l’on pouvait faire pour éviter qu’elles ne pourrissent sur le sol. Il était évident qu’il était beaucoup trop tard pour pouvoir faire quelque chose pour ces tomates. Je leur ai donc dit de tailler et de tuteurer les autres pieds de tomates, plus jeunes. Les ouvriers dont le nombre est tres faible m'ont fait part de la difficulte de pouvoir tailler les pieds de tomate, et qu'il y en avait trop. J’ai tout de meme envoyé un des ouvriers couper des tiges de roseau pour les tuteurer. J’ai fait la première taille et le premier tuteurage moi-même des 450 pieds de tomate. Mais mon problème principal, en ce moment, est d’avoir du temps. Car le père Oswald est parti en vacances pour 3 mois et j’ai donc tout à gérer, ce qui est assez difficile.

DSCN7870Les tomates après leur tuteurage

Du coup, je passe au troisième volet de mes activités, l’administratif. J’ai presque finalisé le contrat de travail que je veux leur faire signer. J’attends, avant de taper du point sur la table pour les mettre au boulot, que tout soit cadré. Mais le problème, c’est que ce que je veux mettre en place avec un contrôle du temps de travail et autre, c’est impossible à vérifier lorsque je suis dans le bush, au loin, et la secrétaire qui pourrait faire ça, comme je n’ai pas confiance en elle, je ne veux surtout pas l’impliquer dans ce que je fais. C’est donc la grosse difficulté de devoir être partout à la fois pour tout surveiller. Il faut donc choisir entre être partout et donc nulle part, ou se focaliser sur des points précis et n’en bouger qu’une fois que c’est fini. Je pense que c’est la dernière solution la plus rationnelle ici, mais c’est frustrant de voir que tous les autres projets n’avancent pas d’un pouce. D’autant que je n’ai encore aucune possibilité financière car le compte bancaire ouvert pour la ferme n’a jamais été approvisionné. Ce n’est donc pas moi qui paye les ouvriers et c’est préjudiciable, lorsqu’on doit les commander. Car ne pas payer les heures non travaillées est une arme redoutable pour mettre les gens au travail ! C’est donc très frustrant de n’avoir aucune possibilité financière et ça me décrédibilise aussi auprès des employés car je ne peux pas non plus acheter les choses nécessaires pour le fonctionnement de la ferme.

Parlons maintenant des changements que le père abbé du monastère bénédictin, dont dépend Waldfrieden, est venu annoncer. Ce père abbé est venu du monastère d’Inkamana en Afrique du Sud, le trajet pour arriver à Waldfrieden lui a déjà pris deux jours pour parcourir les quelques 2400 km. Il nous a dit qu’il remplaçait le vieux père allemand par un jeune prêtre sud-africain qui arrivera dès que possible, c’est-à-dire quand il aura son permis de travail, donc peut-être en mai… On a pu discuter des problèmes qu’on rencontrait tous les jours et des solutions possibles pour y remédier. Sauf que le nouveau prêtre, après discussion à son sujet, nous a été dessiné plus comme une personne de contact que d’autorité. Il semble qu’il passera très bien auprès des enfants, mais aura peut-être plus de difficultés à se faire obéir. Le problème, c’est qu’ici on a plus besoin d’un général que d’une nounou ! Enfin, on verra bien ce qui se passera une fois qu’il sera arrivé… Il est bien trop tôt pour se faire une idée.

Le week-end dernier, on a aussi reçu la visite de Marlène, une des deux volontaires d’Oshikuku, qui est venue avec trois amies pour la dernière étape avant leur retour à Windhoek et la fin des vacances.

Comme il fallait que je fasse mon tour sur la ferme, j’en ai profité pour leur proposer de faire un game-drive. C’était la première fois que je me suis improvisé guide, et elles sont toutes les quatre monté à l’arrière du vieux bakkie. Evidemment, beaucoup moins la classe que les véhicules des game-drive de lodge… Elles ont pu voir les acacias défoliés par des grosses chenilles vertes que les namibiens du coin raffolent, mais que Véronique apprécie beaucoup moins. Pour la dégustation, cf le blog de Véro, je sais qu’elle doit mettre un message à ce sujet… Et, chance incroyable, nous avons vu un phacochère à moins de trente mètre qui, loin de prendre peur et de s’enfuir a pris son bain de boue devant nous. C’était la première fois que je voyais un tel spectacle et j’ai été ravi que ce soi avec des hôtes ! On a aussi vu beaucoup d’oiseaux et un groupe de koudou de loin. Et la traversée de la rivière où je suis déjà resté ensablé deux fois a été assez folklorique. En effet, je leur ai dit de s’accrocher pour ne pas tomber, car il faut accélérer beaucoup pour être sûr de ne pas caler au milieu. Mais elles ne s’attendaient pas vraiment à ce que cela secoue autant… Mais, heureusement, personne n’a été blessé et on a pu revenir à la mission sans problème, le pneu crevé ayant fini de se dégonfler une fois arrivé. Une chance, car la voiture n’a pas de roue de secours…

DSCN8105Un point d’eau bien fourni, mais maintenant il doit être bien plus haut avec les 80mm de ces deux derniers jours

DSCN8114Le point d’eau avec un vol d’oies d’Egypte

DSCN8137_Leopard_TortoiseUne tortue léopard

DSCN8142_Marsh_Terrapin__Pelomedusa_subrufa_A marsh terrapin (Pelomedusa subrufa)

P1060064Démonstration des chenilles vertes

DSCN8143La chenille en détail, le papillon est celui blanc/gris avec deux yeux déjà vu auparavant sur ce blog, cuit c'est ici un delicatessen

DSCN8176_warthogLe phacochère prend son bain de boue

DSCN8181Monsieur fait sa star

DSCN8159La rivière de la frousse…

DSCN8183En attendant le départ

Et juste après que les filles sont reparties, dimanche matin, a commencé un marathon. Celui de la rentrée et de l’arrivée des enfants. Véronique avait bien préparé les choses avec des listings clairs. On a reçu les parents, pour le paiement des frais d’internat, et c’était fatigant. Toute la journée dans le brouhaha à écouter les gens et à faire très attention à ne pas faire d’erreur. Toujours est-il que le résultat fut à la hauteur de l’effort et je ne pense pas qu’il y a eu d’erreur. Car les fois d’avant, c’était la secrétaire et le père qui le faisait et c’était un sacré bazar avec un listing incomplet et du coup, certains parents qui avaient payé se voyaient réclamer de l’argent, pour l’année précédente, alors qu’ils étaient à jour de leur paiement qui n’avait pas été reporté sur le listing… Mais je pense que maintenant les choses sont plus claires et qu’il y aura beaucoup moins d’erreurs. La photo ci-dessous montre le résultat de la première journée et les tas de billets de cent dollars représentent chacun une liasse de cent billets. Je n’avais encore jamais manipulé une telle quantité de billets… Juste un regret que ce ne soit pas pour la ferme, ça m’aurait bien arrangé !

DSCN8188Recette du jour, plus de N$50 000…

Et pour finir, quelques images d’animaux :

Histoire d’un scorpion trouvé dans une cuvette de la laundry :

DSCN8092Il est en position de défense, prêt à piquer.

DSCN8094Il se retrouve dans un culot de bouteille.

DSCN8098Et finit sur une planche anatomique…

Je voudrais pouvoir le montrer aux enfants et peut-être leur donner des cours d’environnement pour connaître les animaux qui les entoure et ainsi leur éviter de tuer tous les animaux qu’ils rencontrent. Car l’ignorance est la source de peurs irrationnelles conduisant à tuer, sans se poser la question du bien fondé de l’action. Cependant, ce scorpion étant potentiellement mortel sans traitement médical, il faut qu’ils s’en méfient…

CIMG2341CIMG2340Beaucoup plus inoffensifs est ce caméléon, dans la langue de Shakespeare Flap-neck Chameleon (Chamaeleo dilepis), qui était un peu affolé de se retrouver sur un environnement aussi peu familier. Vous pouvez remarquer les yeux montés sur un roulement à bille et ces pattes si admirablement dessinées pour s’accrocher aux branches. Lorsque je l’ai relâché sur une branche, c’est bien la première fois que j’ai vu un caméléon courir si vite, tellement heureux de retrouver un environnement connu. Mais attention aux serpents qui pourraient le mettre à leur menu…

DSCN8168_Common_egg_eaterCertainement pas ce Common Egg-eater, dont la diète ne consiste qu’en œufs gobés et qui ne possède ni dent, ni crochet à venin…

DSCN8163Ni d’ailleurs ce millipède géant dont la grande taille et la longévité impressionnante de plus de sept ans n’en font pas moins un décomposeur se nourrissant de matière organique morte. Mais il peut servir de repas aux scorpions comme le Parabuthus granulosa, qui mange les millipèdes parmi d’autres proies…

A bientôt pour de nouvelles aventures, ici on ne s’ennuie pas mais il est vraiment difficile de se reposer…

DSCN8229Info de dernière minute, la rivière coule largement et les enfants commencent à vouloir jouer dedans… Pas bien ! Mais ce qui est bien, c’est qu’on risquera fort de ne pas avoir de problème de manque d’eau cette année. Donc, évidemment, pour répondre a Gael, plus question de traverser la rivière à pied ou en voiture, si on veut aller a Omaruru Game Lodge, il faut faire plus de trente kilomètres pour passer par Omaruru et utiliser le pont.

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Commentaires
C
So cute la petite tortue !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
S
Ton blog est passionnant et instructif. Continue! Grâce à toi j'ai voyagé quelques instants, loin de la grisaille parisienne. Merci.
M
Bravo pour ton omniprésence, tu es vraiment multi-tâches !Ce blog "au travail à Waldfrieden" est particulièrement intéressant. On se rend vraiment compte de ta mission. J'en ai envoyé quelques pages à ton grand-père. Je t'embrasse.<br /> maman
E
bon courage, je vois que le travail ne manque pas!<br /> biz de toute la petite famille
Les tribulations d'un normand en Namibie
  • Ce blog a pour but de garder le contact pendant ces 2 années de coopération en Namibie. La Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) m'envoie, pour le compte de l'archevêché de Windhoek, dans ce beau pays pour manager une ferme.
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